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Description (in English)

L’Hymne de la Femme et au Hazard was published in the literary journal alire n° 7. In the program, the reader has first access to a matrix. He has the choice to enter these matrixes choosing the order of their apparition. The categories are the following: the woman, randomness, and nothingness. Then, the reader can access the matrix and can read it. Once the reading is complete, the reader accesses a surtext, a variation of the images of the matrix. The surtext functions as a mold, mold conditioned by the reader. When one reads the surtext, a feeling of disengagement arises. Indeed, he/she has to do a nontrivial effort to read. Bootz had previously defined the reading experience as “an effort”, and “a commitment”. The reader reads two different texts, disjointed in time. More precisely, when a verse appears, it quickly disappears to make space for another. Besides, the speed at which the verses pass, make it difficult for the human eye to catch, decipher or memorize these words. Some words and groups of words seem to be repeating themselves, but a feeling of disengagement is largely experienced and the esthetic of frustration appears. The reader then has to be aware that he/she cannot read all and he/she has to select what to read. When making this choice, the reader then submits himself to the surtext’s expressivity. When traversing the text, several characteristics can be observed. L’Hymne de la Femme et au Hazard is an undetermined dynamic text, because it uses randomness. The text also is transitory, as the program generate itself the verses. The access to the text is constrained because the reader has to wait for the next sequence to be displayed on the screen. The linkage is conditional, meaning that the links between the different parts of the surtext are not explicit. At last, the reader has an interpretative function, since he/she is forced to follow a path, path the program has chosen for the reader to take. Esthetically speaking, the images and the theme of the text are in symbiosis. The theme of sexuality and fantasy developed textually are illustrated by the juxtaposition of images on the screen. The multitude of images corresponds to the multitude of fantasies one can have and imagine. Likewise, the woman who appears on the screen represents the masculine fantasy par excellence. Her mysterious, hypnotic and seductive look echoes the verses.

(Source: Johanna Montlouis-Gabriel)

Description (in original language)

L’Hymne de la Femme et au Hazard a été publié dans le journal alire n° 7. Dans le programme, le lecteur a accès à une matrice dans un premier temps. Il a le choix d’entrer dans ces matrices en choisissant l’ordre d’apparition de trois matrices parmi les catégories suivantes : la femme, le hasard et le néant. Puis, le lecteur a accès à la lecture de la matrice. Une fois la lecture complétée, le lecteur a accès au surtexte, variation des images de la matrice en question. Le surtexte fonctionne comme un moule, moule qui est conditionné par le lecteur. Lorsque le lecteur lit le surtexte un sentiment de déprise surgit alors. En effet, celui-ci doit faire un effort non-trivial de lecture. Bootz définit d’ailleurs cette lecture comme « un travail » et « un investissement » de la part du lecteur. Ce dernier lit deux textes différents, disjoints dans le temps. Plus précisément, lorsqu’un vers apparaît, il s’efface vite pour laisser place à un autre vers. De plus, la vitesse à laquelle défilent les vers est parfois bien trop élevée pour qu’un œil humain puisse lire, déchiffrer ou mémoriser les mots. Certains mots ou groupes de mots semblent cependant se répéter entre la matrice et le surtexte mais c’est un sentiment de déprise qui domine et une esthétique de la frustration apparaît alors. Le lecteur doit donc prendre conscience qu’il ne peut tout lire et faire des choix quant à sa lecture et se soumettre à l’expressivité du surtexte. Pour parler des fonctions de traversée de L’Hymne de la Femme et au Hazard, il s’agit d’un texte dynamique indéterminé puisqu’il fait appel à l’aléatoire. Le texte est également transitoire, puisque le programme génère les vers à sa façon, et en son temps. L’accès au texte est contraint car, le lecteur doit attendre que la suite de la séquence s’affiche à l’écran. Le chaînage est conditionnel c’est à dire que nous n’avons pas toujours la même chose, les liens entre les différentes parties ne sont pas explicités. Enfin, la fonction de l’utilisateur est une fonction interprétative, puisque le lecteur est contraint de suivre le chemin que le programme lui fait prendre. Du point de vue esthétique, les images et le thème du texte sont en symbiose. Le thème de la sexualité et du fantasme abordé textuellement est également repris grâce au défilement des images sur l’écran. La multitude des images correspond à la multitude des fantasmes que l’on peut avoir et imaginer. De même, la femme qui apparaît à l’écran, représente en quelque sorte le fantasme masculin par excellence. Son regard mystérieux, hypnotiseur et séducteur fait écho aux vers.

(Source: Johanna Montlouis-Gabriel)

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Description (in English)

Les Dizains is a combinatory program/ text generator created by Marcel Bénabou. The work was presented at the Pompidou Center in 1985. The online version for the ALAMO website was made by Eric Joncquel. The program generates “dizains” (poems consisting of ten lines) in an exponential method. The “texton” (the original text the program uses to generate new poems) is one ten-line poem with five pairs of rhymes. The program allows the reader to access different permutations of these ten original lines. The generator uses a randomization function with stylistic constraints related to the rhyme structure. The constraints make it so that any two lines that rhyme can only be separated by 0, 1 or 2 other lines. These constraints yield a large but not unmanageable number of “scriptons” (possible new poems) (145,920). For example, it would not be impossible to read all of these poems over the course of several years. In this program, the role of the reader is to interpret the different permutations produced by the randomization function of the generator. The reader clicks on the arrow at the bottom of the web page to signal the creation of a new variant of the “dizain.” The following is an example of one possible permutation: On entre en souriant dans le berceau de l'ombre La vie s'est réfugiée au profond des miroirs Les rues muettes me regardent sans me voir Pour retrouver l'enfant survivant aux décombres Le feu du ciel alors s'est éteint brusquement Encore enveloppé des ruses du printemps Je débarque parfois dans ma ville déserte Tout est rêve et la vie et l'amour et la mort Au-dessus de la craie qui poudre les fleurs vertes Quel cadavre la nuit ne reprend son essor The themes found throughout the poem can be best summarized by what here is line number 8. « Tout est rêve et la vie et l'amour et la mort ». (“Everything is dreams and life and love and death”). The lexis used in the poem includes numerous references to sad and somber subjects. There are also several references to distinct actions. (« Le feu…s’éteint » « on entre » « je débarque ») (“The fire goes out” “One enters” “I disembark”). When they are read in a different order, the reader can interpret the story differently. The distance between the rhyming lines can also have an effect on the reader’s interpretation. The different permutations can connect or isolate certain lines, changing the overall meaning of the poem. The program creates a “prise” effect because the reader can familiarize his or herself with the ten lines and can continue to generate new poems according to his or her preferences. The reader therefore develops a sense of ownership over the poem that he or she chooses, even though he or she cannot directly manipulate the order of the lines or rhymes.

(Source: Erin Stigers)

Description (in original language)

Les Dizains est un programme combinatoire/générateur de texte par Marcel Bénabou. L’œuvre a été présentée au Centre Pompidou en 1985. Le portage en ligne pour le site Web d’ALAMO (l'Atelier de Littérature Assistée par la Mathématique et les Ordinateurs) a été fait par Eric Joncquel. Le programme génère des dizains (des poèmes de dix vers) d’une façon exponentielle. Le texton consiste en un poème de dix vers originaux avec cinq paires de rimes. Le programme permet au lecteur d’accéder à des permutations différentes de ces dix vers. Le générateur utilise une fonction aléatoire avec des contraintes stylistiques concernant la structure des rimes. Les contraintes font que deux vers qui riment ne puissent être séparés que par 0,1 ou 2 autres vers. Ces contraintes donnent une quantité de scriptons (145.920) qui est grande mais qui n’est pas inabordable (c’est-à-dire qu’il ne serait pas impossible de les lire tous au cours de plusieurs années). Dans ce programme, le rôle du lecteur est d’interpréter les différentes permutations produites par la fonction aléatoire du générateur. On clique sur la flèche en bas de la page Web, pour signaler la création d’une nouvelle variante du dizain. Voici un exemple de l'une des permutations possibles: On entre en souriant dans le berceau de l'ombre La vie s'est réfugiée au profond des miroirs Les rues muettes me regardent sans me voir Pour retrouver l'enfant survivant aux décombres Le feu du ciel alors s'est éteint brusquement Encore enveloppé des ruses du printemps Je débarque parfois dans ma ville déserte Tout est rêve et la vie et l'amour et la mort Au-dessus de la craie qui poudre les fleurs vertes Quel cadavre la nuit ne reprend son essor Les thèmes présents dans le poème sont bien résumés par ce qui est ici le vers numéro 8. « Tout est rêve et la vie et l'amour et la mort ». Le lexique du poème comprend de nombreuses références à des choses tristes et sombres. Il y a aussi plusieurs références à des actions distinctes (« Le feu…s’éteint » « on entre » « je débarque »). Lorsqu’elles sont lues dans un ordre différent, le lecteur peut interpréter l’histoire différemment. La distance entre les vers qui riment peut également avoir un effet sur l'interprétation du lecteur. Les permutations différentes peuvent lier ou isoler certains vers, modifiant le sens global du dizain. Ce programme crée un effet de prise parce que le lecteur peut se familiariser avec les dix vers et il peut continuer à générer de nouveaux poèmes selon ses préférences. Il développe alors un sentiment d'appropriation du poème qu'il choisit, bien qu’il ne puisse pas manipuler directement l’ordre des vers et des rimes.

(Source: Erin Stigers)

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The Triolets is an Alamien combinatory program created by Paul Braffort. The program was presented at the Centre Pompidou in the “Les Immatériaux” exposition in 1985 before being presented on the Alamo website in the 1990s by Eric Joncquel. The program is based on the triolet; a poem with a fixed form of two stanzas in an a b a a a b a b rhyme structure that dates back to the Medieval ages. The fixed structure of the poem lies in the repetition of verses 1 and 2 in verses 4 and 7, and 8 respectively. In his program, Paul Braffort substitutes the verses of 6 original compatible triolets at random with the stylistic constraint that characterizes the poem to create 7,776 different poems. The random combination of the 6 original poems is exponential in nature (6^5). As a result, this program is similar to “Cent Mille Milliard de Poèmes” by Raymond Queneau, but with a smaller number of possible outcomes.
In the Triolets program, the user plays both an interpretative and an exploratory role. It is up to the user to interpret the poem that he or she comes across during the “exploration” of the scripton. Due to the fixed structure of repeating verses that limits the amount of poems that can be produced, it is not difficult for users to determine the theme of the work. In the possible poems, one can find themes such love and death, two rather traditional themes that complement the traditional structure of the poems themselves. This characteristic allows for a feeling of control in the program. Despite the high number of possibilities, the recycling of themes predisposes the user on what might be read, hence providing a feeling of control. Nonetheless, the poems succeed in stimulating the users emotionally due to the themes that are used. Thus, these poems can be characterized as baroque in literary nature due to the formality and the lyrical aspects, but also the variation.

(Source: Sergio Encinas)

Description (in original language)

Les Triolets est un programme combinatoire alamien publié en 1985 par Paul Braffort qui est basé sur le triolet ; un poème avec une forme fixe depuis le Moyen Age en deux strophes avec le rime a b a a a b a b. La forme fixe se trouve dans la répétition des vers 1 et 2 aux vers 4, 7, et 8 respectivement. L’Alamo utilise la substitution des vers de 6 triolets « compatibles » originaux par Braffort qui sont combinés aléatoirement avec une contrainte stylistique pour créer 7. 776 triolets différents. La fonction de ce programme est exponentiel avec les 6 triolets originaux (6^5) et les tirages possibles selon la contrainte stylistique. Cette caractéristique rend ce programme alamien similaire à Cent Mille Milliard de Poemes par Raymond Queneau, mais avec moins de poèmes à cause de la structure à suivre.
Le lecteur joue un rôle interprétatif. Le programme produit un nombre plus limité de poèmes. Il n’est pas difficile de trouver de sens dans les poèmes à cause de la répétition qui caractérise le triolet. On trouve les thèmes de l’amour et de la mort dans la majorité des poèmes possibles. Sans doute, ces thèmes là sont assez typiques quant à la poésie traditionnelle. Selon moi, ceci marche bien car le triolet est un poème avec une structure formelle et traditionnelle. A cause de cette caractéristique, le triolet crée un effet de prise. Bien qu’il s’agisse d’un programme avec un nombre de possibilités si haut, la répétition donne le sens de la prise car le lecteur sait quels types de thèmes on peut trouver et donc on sait ce qu’on lit. Néanmoins, les poèmes stimulent les lecteurs émotionnellement simplement à cause des thèmes comme l’amour et la mort. Les exemples que j’ai trouvés ont eu cet effet en moi. Pour continuer la tradition qui caractérise ce programme, on voit que les triolets représentent le genre littéraire du baroque parce que dans les poèmes on voit le lyrique, le formel mais aussi de la variation.

(Source: Sergio Encinas)

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Description (in English)

Rimbaudelaires is an applicational program created by ALAMO (Atelier de Littérature Assistée par la Mathématique et les Ordinateurs), which was presented for the first time in 1985 during the exposition “Les Immatérieux” at the Centre Georges Pompidou (a museum that showcases new techologies) in Paris. In addition, it was presented during the exposition “Arts et Maths” at the Cité des Sciences et de l'Industries de La Villette. This applicational program uses a random function with prosodic, syntactic and semantic constraints.

This program takes the form of the well-known sonnet, “Le dormeur du val” by Arthur Rimbaud. Maintaining the same style and the same syntax, the applicational program replaces Rimbaud's traditional words that make up the poem with the lexicon of Charles Baudelaire. Upon arriving at the website, one clicks on the phrase “Un de ses sonnets,” and immediately sees a new creation. This creation is a unique poem that mixes elements from two famous 19th century poets. For example :

Le Rêveur du bonheur
C’est un lac de poitrine où passe une gamine
Embrassant librement aux anges des sommeils
D’argent ; où le plaisir de la caresse fine
Fuit : c’est un poudreux bonheur qui se rit de soleil
Un héros calme, langue étrange, gorge brune
Et la lèvre pendant dans le lourd étang froid
Croît ; il est étendu dans l’ange, sous la lune,
Calme, dans son jour plat où la verdure boit.
Les cieux dans les chagrins, il croît. Un voile rouge
Creuserait un requin sublime, il sort d’un bouge :
Montagne, berce-le vaguement : il a froid.
Les grelots ne font pas murmurer sa grimace ;
Il croît dans le désir, la nuit sur sa carcasse,
Sublime. Il a sept cieux sages au plaisir froid.

When reading this poem, generated by Rimbaudelaires with the abstraction/application technique (the abstraction of a syntactic mold and the application of this mold to a new lexicon), the reader can interpret the poem as he or she wishes, exploring the changes in a familiar poem. Here, one recognizes immediately the identical syntax and the infusion of vocabulary corresponding to the natural world from the original poem. In addition, one notes the erotic vocabulary of Baudelaire.

In keeping the rhythm, style, and syntax of Rimbaud, one discovers new elements each time he or she clicks on the mouse, changing the poem. This pastiche causes the reader to experience a slight sense of losing control when renewing the original poem because the reader is surprised each time that the poem changes. This mix of the Baudelarian lexicon with the body of the poem “Le dormeur du val” regenerates the literature of the 19th century.

(Source: Amy E. Laws)

Description (in original language)

Rimbaudelaires est un programme applicationnel crée par ALAMO (Atelier de Littérature Assistée par la Mathématique et les Ordinateurs) qui a été présenté pour la première fois en 1985 pendant l’exposition Les Immatérieux au Centre Georges Pompidou (un musée qui met en valeur les nouvelles technologies) à Paris. De plus, il a été présenté pendant l'exposition Arts et Maths à la Cité des Sciences et de l'Industrie de La Villette. Ce programme applicationnel utilise une fonction aléatoire avec des contraintes prosodiques, syntaxiques, et sémantiques.

Ce programme prend la forme du sonnet très connu, « Le dormeur du val, » par Arthur Rimbaud. En gardant le même style et la même syntaxe, ce programme applicationnel remplace les mots traditionnels de Rimbaud qui constituent le poème avec le lexique de Charles Baudelaire. En arrivant sur site Web, on clique sur la phrase « Un de ses sonnets » et on voit immédiatement une nouvelle création. Cette création est un poème unique qui mélange des éléments de deux poètes célébrés du 19ème siècle. Par exemple :

Le Rêveur du bonheur
C’est un lac de poitrine où passe une gamine
Embrassant librement aux anges des sommeils
D’argent ; où le plaisir de la caresse fine
Fuit : c’est un poudreux bonheur qui se rit de soleil
Un héros calme, langue étrange, gorge brune
Et la lèvre pendant dans le lourd étang froid
Croît ; il est étendu dans l’ange, sous la lune,
Calme, dans son jour plat où la verdure boit.
Les cieux dans les chagrins, il croît. Un voile rouge
Creuserait un requin sublime, il sort d’un bouge :
Montagne, berce-le vaguement : il a froid.
Les grelots ne font pas murmurer sa grimace ;
Il croît dans le désir, la nuit sur sa carcasse,
Sublime. Il a sept cieux sages au plaisir froid.

En lisant ce poème, généré par Rimbaudelaires avec une technique abstraction/application (l'abstraction d'un moule syntaxique et l'application de ce moule à un nouveaux lexique), le lecteur peut interpréter le poème comme il veut en explorant les changements dans un poème familier. Ici, on reconnait immédiatement la syntaxe identique et l’infusion du vocabulaire qui correspond au monde naturel du poème original. De plus, on note le vocabulaire érotique de Baudelaire.

En gardant le rythme, le style, et la syntaxe de Rimbaud, on découvre de nouveaux éléments chaque fois qu’on clique sur la souris en changeant le poème. Ce pastiche donne un sens de déprise en renouvelant un poème traditionnel parce que le lecteur est étonné chaque fois que le poème change. Ce mélange du lexique baudelairien avec la masse du poème « Le dormeur du val » régénère la littérature du 19ème siècle.

(Source: Amy E. Laws)

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Description (in English)

“Locutions introuvables” is a literary program inspired by Marcel Bénabou’s Ouilipien method published in The Oulipien Library N.25 in 1984. This program was presented in the “Les Immatériaux” exposition of the Centre Pompidou in 1985, but it was Éric Joncquel who ported it to the website ALAMO (l’Atelier de Littérature Assistée par la Mathématique et les Ordinateurs). The program is also inspired by the notion of “langage cuit” (over-done language) by Robert Desnos. Entitled “Quinze locutions introuvables, mais qui doivent enrichir notre sagesse” (15 lost expressions, but that ought to enrich our wisdom), this program takes one hundred and forty expressions and cuts them up into two parts and recombines them in order to form original expressions. Thus, the “head” and the “tail” of the expressions are mixed up to create lexical chimera. The program works by composing expressions randomly. That is to say, the creation of these “lost expressions” is a function of the combination of different elements that provides the reader with the opportunity of interpreting the text, or rather the scripton, in a personal manner. For example, one of the expressions created by the program is “tirer le diable par le bout du nez.” This expression closely resembles the real expression “tirer le diable par la queue.” Therefore, the resemblance could confuse or trouble the reader, according to the reader’s reaction confronted by an unknown yet familiar expression. In spite of that, this complicity of the program grants the reader a level of liberty in interpreting the expression and giving it an independent sense. The viability of the lost expression does not therefore come from the lexical sense of its elements but rather the sense that the reader creates. Since the lost expressions imitate the structure of true expressions, the reader can use this complicity when reading them. As such, it can be said that the program produces an esthetic of complicity. With more than one hundred and forty expressions cut up and recombined, there are an exponential number of expressions the reader can form by generating them. In this way, the program truly succeeds at enriching the wisdom of the reader by conferring unto him/her original expressions.

(Source: Jonathan Baillehache)

Description (in original language)

« Locutions introuvables » est un programme littéraire inspiré par une méthode Oulipienne de Marcel Bénabou publiée dans La Biliothèque Oulipienne n. 25 en 1984. Ce programme fut présenté à l’exposition du Centre Pompidou « Les Immatériaux » en 1985, mais c’était Éric Joncquel qui l’a portée sur le site d’ALAMO (l’Atelier de Littérature Assistée par la Mathématique et les Ordinateurs). Le programme est inspiré par la notion du « langage cuit » de Robert Desnos aussi. Intitulé « Quinze locutions introuvables, mais qui doivent enrichir notre sagesse », ce programme prend cent quarante locutions et les coupe en deux parties et les recombine pour former les locutions originales. Donc, la « tête » et la « queue » des locutions sont mélangées pour créer des chimères lexicales. Le programme fonctionne en composant des locutions aléatoirement. C’est-à-dire, la création de ces « locutions introuvables » est une fonction de la combinaison des éléments différents qui offre l’occasion au lecteur d’interpréter le texte, ou plutôt le scripton, d’une manière personnelle. Par exemple, un de ces locutions créées par le programme est « tirer le diable par le bout du nez ». Cette locution ressemble étroitement à la locution réelle « tirer le diable par la queue ». Donc, la ressemblance peut rendre perplexe le lecteur ou le troubler, selon la réaction du lecteur en face d’une locution inconnue mais familière. Malgré tout, cette complicité du programme accorde au lecteur assez de liberté en interprétant la locution et en lui donnant un sens indépendant. La viabilité de la locution introuvable ne vient donc pas du sens lexical de ses éléments mais elle vient plutôt du sens que le lecteur créé. Puisque les locutions introuvables imitent la structure des vraies locutions, le lecteur peut employer cette complicité en les lisant. Ainsi, on peut dire que ce programme produit une esthétique de la complicité. Avec plus de cent quarante locutions coupées et recomposées, il y a un nombre exponentiel d’interprétations que le lecteur est capable de former en les générant. Comme cela, le programme réussit vraiment à enrichir la sagesse du lecteur en lui conférant des locutions originales.

(Source: Jonathan Baillehache)

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Description (in English)

Alexandre au Greffoir is a method of text transformation. It was first published in the OULIPO Library in 1986. The selected alexandrines come from the most known alexandrines in French poetry. Marcel Bénabou and Jacques Roubaud collaborated in order to select these alexandrines while only using their memory. Consequently, they did not resort to anthologies or dictionaries to select the adequate verses. Once they established a list, they grafted hemistiches together. The alexandrines were cut at the caesura, then brought together with other hemistiches, as the user wished. This method is comparable to a mold and gives a function of configuration to the reader. This graft obeys to semantic, syntactic and prosodic restrictions in order to respect the number of foot of the alexandrine. It also takes into consideration elision phenomenon. The Alexandrins au greffoirs from the OULIPO is an applicational program that selects its hemistiches from the inventory created by Bénabou and Roubaud. The program’s approach is then in line with the original project. When Alexandre au Greffoir was first indexed and published in the ALAMO library, the authors could only print a small sample of these new alexandrines and poems. Thanks to a hyperlink under each poem, the applicational program of the OULIPO allows the user to read as many alexandrines as one wishes to, alexandrines that are previously unseen and unread. The readers can also generate other alexandrines if the ones on the screen do not appeal to them. The readers then feel engaged towards these alexandrines. Roubaud and Bénabou’s approach is tinged with nostalgia towards the recitation of French poetry verses. With the evolution of national education program, recitation disappears and causes a loss of literary, artistic and poetic knowledge and heritage in France. Bénabou and Roubaud’s initiative, to rekindle the formerly known alexandrines, lives on and flourishes through ALAMO’s program. To touch on the esthetics, we shall take the example of the following scripton: “On a souvent besoin demain dès l’aube”. The reader can easily recognize in the first hemistich the fable of Jean de la Fontaine “Le Lion et le rat” and in the second hemistich the poem of Victor Hugo, “Demain dès l’aube”. This new alexandrine draws on the reader’s childhood memories as he recognizes and identifies the hemistiches. The reader in this case has a new interpretative function. This recalling strategy plays on the reader’s complicity with the new alexandrine, a pastiche-like method. This scripton leaves the reader wanting more as he is willing to continue reading in order to gain some meaning and interpret the new alexandrines.

(Source: Jonathan Baillehache)

Description (in original language)

Alexandre au Greffoir fait référence à une méthode de transformation de texte. Elle a été publiée dans la Bibliothèque Oulipienne en 1986. Ces alexandrins sélectionnés proviennent des alexandrins les plus connus de la poésie française. Marcel Bénabou et Jacques Roubaud ont collaborés afin de retenir les alexandrins les plus connus de la poésie française en faisant marcher leur mémoire. Par conséquent, ils n’ont pas été puiser dans des anthologies ou des dictionnaires afin de sélectionner les meilleurs vers. Une fois la liste établie, ils ont eu recours à la greffe d’hémistiche. Les alexandrins sont coupés à la césure, puis reconstitués comme l’utilisateur le souhaite avec d’autres hémistiches, tel un moule. La méthode de l’ALAMO offre donc une fonction configuratrice au lecteur. Cette greffe obéit à plusieurs contraintes sémantique, syntaxique, prosodique pour respecter jusqu’au nombre de pieds d’un alexandrins (prenant donc en compte les phénomènes d’élision). Alexandre au Greffoir de l’OULIPO est un programme applicationnel qui sélectionne également les hémistiches dans l’inventaire de Bénabou et de Roubaud. L’approche et la technique restent donc vraies au projet liminaire. Lorsque Alexandre au Greffoir est répertorié et imprimé dans l’ALAMO, les auteurs n’ont pu imprimer qu’un petit échantillon de ces nouveaux alexandrins. Le programme applicationnel de l’OULIPO nous permet donc grâce à un hyperlien en forme de flèche sous le poème, de pouvoir lire autant d’alexandrins que nous le souhaitons, alexandrins qui sont tout à fait inédits et qui n’ont probablement jamais été lus. Le lecteur peut également générer d’autres alexandrins si ceux-ci ne lui plaisent pas. Le lecteur a donc le sentiment d’un effet de prise sur les alexandrins. La démarche des auteurs Bénabou et Roubaud témoigne d’une certaine nostalgie envers la récitation des vers de poésie française. Avec l’évolution du programme de l’éducation nationale française, la disparition de la récitation engendre une perte de savoir considérable quant au patrimoine artistique et poétique français. L’initiative de Bénabou et Roubaud, de refaire vivre ces alexandrins jadis connus, vit et fleurit même à travers le programme de l’ALAMO. Pour parler enfin de l’esthétique, prenons l’exemple du scripton suivant : « On a souvent besoin demain dès l’aube ». Le lecteur peut reconnaître facilement dans le premier hémistiche la fable de Jean de la Fontaine « Le lion et le rat » et le second hémistiche de Victor Hugo, « Demain dès l’aube ». Ce nouvel alexandrin fait donc appel aux souvenirs d’enfance du lecteur qui reconnaît en lisant l’alexandrin et essaie de lui attribuer une nouvelle interprétation ; la fonction du lecteur peut être qualifiée de fonction interprétative. Ce système de rappel joue sur la complicité du lecteur avec le nouvel alexandrin, digne du pastiche. Ce scripton laisse le lecteur sur sa fin et il veut continuer la lecture du poème afin de pouvoir interpréter l’alexandrin en question.

(Source: Jonathan Baillehache)

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By Maya Zalbidea, 25 July, 2014
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Abstract (in English)

This essay analyses the concepts of poeticity and literarity in digital poetry by meains of a comparative analysis of the works by Philippe Bootz, Belén Gache and Óscar Martín Centeno in order to isolate the features that define digital poetry. On the basis of this analysis, the essay then tries to demonstrate which elements of poeticity remain that allow us to continue to classify as poetry its new digital manifestations, and which elements have changed, so as to make us modify the idea of poeticity and to redefine what we have traditionally understood as literature.

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Abstract (in original language)

Ce travail examine les concepts de poéticité et de littérarité appliqués aux poètes numériques : il analyse de façon comparatiste les œuvres de Philippe Bootz, Belén Gache et Óscar Martín Centeno afin de distinguer les traits qui définissent la poésie numérique. L’article montre quels éléments de poéticité sont restés immuables, nous permettant de continuer à appeler poésie ces nouvelles formes numériques, et quels sont les traits qui ont fait avancer le concept de poéticité au point de nous obliger à redéfinir certaines des caractéristiques de ce que nous considérons traditionnellement comme littérature.

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Description (in English)

Opus No. 2 of the flow series started with "flog". Flow is the text of a fiction built on both moments from my family history, of contemporary immigration, and history that is told in the film Letter My friend Pol Cèbe, 1970 Desrois Michel and Antoine Bonfanti and José Thiais, of Medvedkines groups.

Flow crosses eras and different narrative modes: family history, political history (the Medvedkine Groups) and contemporary news.

Flow strives to tell a story, the story of a band of friends workers who leave a day in 1967 to Lille by car, plan one of their films in a cinema. They take a man hitchhiking with a funny halo on your head, at their request, it tells a story. He tells them that of grandma Mireille Sangatte in 2008 which will be indicted for crime of solidarity. The text features the telescoping of these two periods, reviving one another, forty years apart ...

Flow becomes, through the same technical device as flog (a video playback teleprompter projected accompanied by a soundtrack) a fiction without pause, only a few moments of slowdown, which between the soundtrack and the voice, elasticity forms: a flow, giving the title to the piece.

Luc Dall'Armellina - 2009

Description (in original language)

[ flow = lecture performative narrative ] Opus n° 2 de la série des flux commencée avec « flog ». Flow est le texte d'une fiction construite à la fois sur des moments issus de mon histoire familiale, de l'actualité contemporaine en matière de politique de l'accueil des étrangers et de l'histoire qui nous est contée dans le film Lettre à mon ami Pol Cèbe, 1970, de Michel Desrois et avec Antoine Bonfanti et José Thiais, des groupes Medvedkines.

Flow croise différentes époques et régimes narratifs : histoire familiale, histoire politique (les Groupes Medvedkine) et actualité contemporaine.

Flow s'attache à conter une histoire, celle d'une bande d'amis ouvriers, qui un jour de 1967 partent en voiture pour Lille, projeter l'un de leurs films dans un cinéma. Ils prennent en autostop un homme avec une drôle d'auréole sur la tête, à leur demande, celui-ci leur raconte une histoire. Il leur conte celle de mamy Mireille de Sangatte qui en 2008 sera mise en examen pour délit de solidarité. Le texte met en scène le téléscopage de ces deux époques, l'une ravivant l'autre, à quarante ans d'intervalle...

Flow devient, à travers le même dispositif technique que flog (un prompteur de lecture vidéo projeté accompagné d'une bande son) une fiction sans pause, seulement quelques moments de ralentissements, où entre la bande son et la voix, une élasticité se forme : un flow, donnant son titre à la pièce.

Luc Dall'Armellina - 2009

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Description (in original language)

[ flu = lecture performative de flux erratiques ]

Opus n° 3 de la série des flux, flu est constitué de la lecture performative scénique d'un texte sur prompteur numérique fait de flux erratiques viraux. flu, c'est la grippe, "l'influenza", son mode viral, contaminant, qui est aussi celui du langage. Dans ce récit de 12 minutes, un homme et une femme dérivent amoureusement sur une plage, ils se livrent durant ce temps à un jeu de creusement de la langue à partir du test de l'alouette.

« ... ici le flux textuel erratique est reprojeté sur le retour vidéo, il lit et découvre du même mouvement, c’est ce qui donne cette très belle incantation à la voix perpétuellement dans l’imprédictible... » François Bon.

Le test de l'Alouette est un test de lecture de Pierre Lefavrais (1965) qui permet d'évaluer le niveau de décodage lexical (automaticité). Il sert de dépistage de la dyslexie. Il est ici mise en abîme de la performance elle-même car flu (comme les précédentes flow et flog) est une lecture rapide d'après prompteur sur écran qui met en péril la lecture, poussée à ses limites.

L'enjeu de la performance est que le lecteur et le public, lisent sur le prompteur à la vitesse imposée, soutenus par le rythme musical du dispositif. Ici c'est le générateur ready-made (2008) de Martin Brinkmann qui imprime un tempo à l'ambiance que le musicien nomme self-similar music.

Luc Dall'Armellina - 2011

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By Scott Rettberg, 19 June, 2014
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Abstract (in English)

Schools as well as universities have subjected writing to the dogma of access to knowledge and to the imperative of communication for too long.

They have restricted it to the role of an instrument which goes along with cognitive capitalism (Yann Moulier Boutang), by industrial production of knowledge, thereby steadily removing its artistic, aesthetic and political dimensions (Luc Dall’Armellina).

In today’s situation, for most pupils and students, writing is nothing but a compulsory step, a skill among others, a technique one has to manipulate for it is required in order to do well at school, whatever the subject.

Abstract (in original language)

L’école comme l’université ont trop long- temps asservi l’écriture au seul dogme de l’accès aux savoirs et à l’injonction de la communication.

Elles l’ont cantonnée à un rôle instrumental, en marge du sillage du capitalisme cognitif (Yann Moulier Boutang), à travers des modes de production industrielle des connaissances, la vidant peu à peu de ses dimensions artistiques, esthétiques et politiques (Luc Dall’Armellina, a).

La situation est telle aujourd’hui qu’écrire n’est plus pour la plupart des élèves et étudiants qu’un passage obligé, une compétence parmi d’autres, une technique qu’il faut bien manipuler puisqu’elle est nécessaire pour réussir à l’école, quelle que soit sa discipline.

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