Description (in original language)
« En réponse à la lampe » a été publié dans le journal « alire n°6 » pour la première fois en 1992. En 1996, un portage informatique a été réalisé. Ce poème animé donne une possibilité importante de lectures grâce à l’apparition et la disparition de nombreuses bribes. Le poème bouge sur un écran noir, et le texte est pour la plupart imprimé en blanc. Le poème est composé de quelques éléments plutôt stables dans le temps, qui permettent au lecteur de pouvoir mémoriser un très petit nombre de vers, puis d’autres éléments ou vers apparaissent et disparaissent à leur guise, n’importe où à l’écran, rendant difficile de remédier à un sens quelconque, à cause de l’aspect transitoire du poème. Une esthétique de la frustration surgit de ce poème car, au moment où les vers apparaissent, ils s’estompent aussitôt. Cependant, l’aspect transitoire du texte permet une lecture temporelle, basée sur la mémoire du lecteur. Le poème imprimable semble être celui-ci : « Des étoiles réduire l’infini à la taille du nôtre rendre sécable la lumière elle prolonge le geste /leur passé notre présent sur la terre comme au ciel un futur pas un présent » Le mot qui est mobile et qui apparaît de façon furtive est « le futur » qui apparaît comme s’il clignotait, puis comme s’il défilait à l’écran. Plusieurs mots et expressions sont également doués d’une accentuation chromatique (les mots deviennent rouges) ou ont un effet de flou. Ces mots ont une connotation temporelle « leur passé », « redonne un futur à la mort », « pas un présent » et « un futur ». Une fois que l’on a à l’écran presque tous les vers, et que l’on tente de construire une signification, les mots s’estompent et plusieurs faisceaux éclatent à l’écran, tels des faisceaux de lumières, comme un prisme de lumière monochrome, blanc. Puis le texte « pas un présent » apparaît. La fin du poème semble être une dédicace et une signature de l’auteur. Le poème a été dédié à Patrick Burgaud, également auteur de littérature numérique et poésie cinétique. Puis la date, le titre et l’auteur du poème apparaissent, et le poème prend fin. En méditant sur la nature du poème animé, la vitesse du poème transitoire, du thème temporel suggéré par les bribes et de la lumière suggéré par le titre, nous pouvons déduire que ce poème est une réflexion et une illustration du passage du temps, sur la brièveté du temps qui passe mais aussi sur le fait que l’on ne puisse pas saisir notre futur (le mot futur s’estompe et défile à plusieurs reprises). Ce thème correspond donc bien avec la poésie animé, car l’aspect furtif des vers du poème fait écho avec l’aspect furtif de la vie.