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« Réponse à Claude Adelen » est un programme générateur de Jean-Pierre Balpe, créé en 1992. Il est disponible sur le dossier « Kaos – Action poétique », dans le fichier « 12 ». (Pour cette entrée, le programme a été accédé par un Power Mac G3, Mac OS 8, ce qui a posé des problèmes en accédant à toutes les capacités du programme.) « Réponse à Claude Adelen » est une vraie réponse à un « défi » proposé par Claude Adelen dans la revue « Action poétique 129/130 » publiée en 1992. Dans une section intitulée «À Jean-Pierre Balpe concernant l’écriture machinale», Adelen met au défi le potentiel de l’ordinateur de Balpe en doutant s’il peut imiter le style du poème « calque ». Le poème généré, ou poème « décalqué », doit être assez similaire aux poèmes d’Adelen pour le duper. Adelen a choisi deux poèmes du recueil L’amour des mots : un poème de Jacques Dupin qui est un extrait de L’embrasure et un poème de Pierre Jean Louve qui est un extrait de Matière céleste (Nada). En outre, Adelen propose deux « fabrications» à l’ordinateur de Balpe : premièrement, l’ordinateur doit refaire le poème décalqué de L’amour des mots et deuxièmement, l’ordinateur peut suivre un liste de vocabulaire qu’il peut utiliser pour écrire un texte de 14 vers et de 17 vers, en alexandrins et en décasyllabes respectivement. Adelen dit que « le sphinx, c’est moi » quand il essaie de définir pour l’ordinateur les paramètres pour « résoudre l’énigme ». Dans sa réponse, Balpe donne les « Propositions de Claude Adelen » en cliquant sur le bouton « Lire les solutions de Claude Adelen ». Une autre page avec les propositions d’Adelen s’ouvrit quand on clique sur ce bouton et affiche deux poèmes sous les titres « Poème-source » et «Poème-calque/ La dernière main ». Le « Poème-source » est le poème du recueil et le « Poème-calque» est la propre version décalquée intitulée La dernière main. Adelen explique dans la revue que sa version décalquée du poème source était en réserve pour servir de « clôture » au recueil. Avec la structure et le vocabulaire de ces deux poèmes, le programme générateur de Balpe créé des poèmes qui imitent le format original. En cliquant sur un grand bouton à droite de l’écran, on peut générer les poèmes différents mais tous avec la même structure. Il existe un autre bouton « Introduire vos mots » qui ouvre un autre écran où on aurait l’occasion normalement d’ajouter ses propres mots au programme, en suivant les règles du programme. Toutefois, cette partie n’a pas fonctionné à l’heure où on a accédé au programme à cause des problèmes techniques. Normalement, on pourrait imprimer le texte aussi, mais cela n’a pas fonctionné non plus. Quant au texte généré par le programme, le sens n’est pas tout-à-fait accessible. Il existe un motif de déprise à cause d’un manque de cohérence dans les poèmes générés. On n’est pas certain où chaque vers commence et finit. On ne sait pas non plus si chaque phrase est continuelle et se lie au reste du vers. Toutes ces incertitudes accentuent un sentiment d’ambiguïté suscité par la structure des poèmes. (Source: Dakota Fidram)

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Épigrammes created by Jean-Pierre Balpe in 1997 and published in DOC(K)S/ alire 10 is a text generator that formulates epigrams or short satirical writings. These satirical writings use sarcasm and irony to show truths of human beings, or rather, delicate truths that are normally private. The role of the viewer is to examine the generated fragments and to find the links within the text. The viewer always has his/her own history that contributes to the sense of the text. Therefore, the viewer is never naïve, and, according to Balpe, each time that the viewer reads the work, he/she sees a new text that provides the opportunity for a new meaning. Each short epigram describes or speaks of a different situation for one or several characters, and these small anecdotes show thematic coherences. The women in the epigrams swear and gossip about the superiority of women, creating a satirical, often sarcastic, theme of the higher morality of women that is proven or established with a false assurance by the feminine characters. One epigram says : “Evelyne glose, Evelyn jase tout le temps, Ses compétences sont reconnues de tous, Tout un chacun déclarerait ses mérites, et proclamerait sa supériorité…” In the epigrams with masculine characters, the text offers a different tone that consists of the use of satire and sarcasm in a pejorative sense, which is also often vulgar. A strong coherence of theme is not evident between the two sexes, but, one could say that the characters show the faults and the traits of humanity according to Balpe. The repetition of phrases and forms in the epigrams also adds a thematic and structural coherence. In the two epigrams that follow, the structures repeat and follow a formula found in the other epigrams. The formula consist of a name, then an ellipsis (that suggests the elimination of information), and then three lines (with the same general sense and format), followed by an ellipsis and an expression or a proverb. « Zoé… Zoé jure que la femme est l’avenir de l’homme, Elle l’assure, elle le promet Le souvenir n’est jamais certain … La douleur embellit l’écrevisse. » « Guillaume… Evelyne dit : la femme est l’avenir de l’homme, Il l’affirme, il le répète Rien n’est sûr à qui se souvient… A toute chose sa saison. » The phrase that repeats itself, « la femme est l’avenir de l’homme », references a verse in « Le Fou d’Elsa » by the poet Louis Aragon. This use of phrases as repeating scriptions, as well as structural forms, is a mark of a generator, but Balpe uses repetition to give an impression of coherence that supports the interpretation of the theme. Balpe strongly uses satire in the words of the generator that shows the two sexes in a pejorative sense. The text comments on humanity and life with an underlying dark tone: « La vie n’est pas un long fleuve tranquille ».

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Épigrammes créé par Jean-Pierre Balpe en 1997 et publié dans DOC(K)S / alire 10 est un générateur de texte qui formule des épigrammes ou de petits écrits satiriques. Ces écrits satiriques utilisent le sarcasme et l’ironie pour montrer des vérités de l’être humain, ou plutôt des vérités délicates, qui sont normalement privées. Le rôle du lecteur est d’examiner des fragments générés et de trouver des liens intertextuels. Le lecteur a toujours sa propre histoire qui contribue au sens du texte. Alors le lecteur n’est jamais naïf, et, selon Balpe, chaque fois que le lecteur lit le texte, le lecteur voit un nouveau texte qui donne l’opportunité à un nouveau sens. Chaque court épigramme décrit ou parle d’une situation différente pour un ou plusieurs personnages et ces petites anecdotes montrent des cohérences thématiques. Les femmes dans les épigrammes « glosent » ou « jurent » de la supériorité de la femme, créant un thème satirique, et des fois sarcastique, de l’élévation morale de la femme qui est prouvé ou établi avec une fausse assurance des personnages féminins. Une épigramme dit : “Evelyne glose, Evelyn jase tout le temps, Ses compétences sont reconnues de tous, Tout un chacun déclarerait ses mérites, et proclamerait sa supériorité…” Dans les épigrammes qui parlent des hommes, le texte offre un ton différent qui consiste en l’utilisation de la satire et du sarcasme dans un sens péjoratif et quelquefois vulgaire. Une forte cohérence du thème n’est pas évidente entre les deux sexes, mais, on peut dire que l thème des personnages montre les fautes et les défauts de l’humain selon Balpe. Les répétitions des phrases et des formes dans les épigrammes ajoutent aussi une cohérence thématique et structurelle. Dans les deux épigrammes qui suivent, les structures se répètent et suivent une formule trouvée dans d’autres épigrammes. La formule consiste en un nom, puis trois petits points (qui suggère une élimination de l’information), et puis trois lignes (du même sens et format), suivies par trois petits points et une expression ou un proverbe. « Zoé… Zoé jure que la femme est l’avenir de l’homme, Elle l’assure, elle le promet Le souvenir n’est jamais certain … La douleur embellit l’écrevisse. » « Guillaume… Evelyne dit : la femme est l’avenir de l’homme, Il l’affirme, il le répète Rien n’est sûr à qui se souvient… A toute chose sa saison. » La phrase qui se répète, « la femme est l’avenir de l’homme », fait référence à un vers dans « Le Fou d’Elsa » du poète Louis Aragon. Cet usage de phrases est de scriptons qui se répètent, ainsi que la répétition des formes structurelles, est une marque d’un générateur, mais Balpe utilise la répétition pour donner une impression de cohérence qui soutient l’interprétation du thème. Balpe utilise fortement la satire et le sarcasme dans les mots du générateur qui montrent les deux sexes dans sous un jour péjoratif. Le texte parle de l’humain et de la vie dans un sens un peu sombre : « La vie n’est pas un long fleuve tranquille ».

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Le poème au coeur de SeeVeniceAndDie a été écrit en 2005 pour "L'isola dei Poeti" - événement initié à l'occasion de la 51ème biennale de Venise - par Marco Nereo Rotelli sous le commissariat d'exposition d'Achille Bonito Oliva et Caterina Davinio pour Virtual Island. Ce poème est un genre de sabir ou autrement dit, un pérégrinisme. Mélange de plusieurs langues dans le même discours, SeeVeniceandDie met en scène, en médias, en programmes, ces actes de langages, à travers un automate de synthèse vocale qui lit dans sa langue naturelle, l'anglais et se risque aussi en français et en italien, deux langues qui me sont devenues - à moi - culturellement naturelles. Il a fallu "plier" quelque peu l'orthographe des mots pour faciliter l'interprétation de Vicky, voix synthétique féminine du système OSX, afin de parfaire sa prononciation. S'il a ici [ pour Internet ] la forme d'une vidéo de 8 minutes et 30 secondes, il est en fait un poème variable composé d'un prologue et trois actes, se joue au clavier et souris et répond aux sollicitations des lettres formant le mot "Venise" dans ses trois langues. Sa forme et sa taille le destinent plus à une édition DVD-Rom qu'à l'Internet. Le dispositif affiche le texte du poème dans ses langues naturelles (EN/FR/IT), en code binaire pour les experts, en code hexadécimal pour les hybrides et en code barre pour les consuméristes. (Source: Author's Description)

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Les Mots et les Images is a work by J.-M Dutey published in alire 5 in 1991. At first, one encounters a table that is divided in 21 smaller boxes. Here, there is a spatial idea that is introduced which Dutey wished to explore as seen in a quote from the work itself, “(Dutey) voudrait que sa poésie explore les espaces qu’elle occupe et ceux qu’elle suggère.” This quote expresses an exploratory desire because one has to click on the words on the screen to begin the program. If one chooses not to click, then nothing will happen. It is up to the user to explore the work, whether that is limited or full exploration. This seems to give the user a sense of control, yet when one chooses to begin; the control is replaced by a feeling of being lost in the connections between the words in the smaller boxes. The words that appear in the small boxes are the following: Magritte, tableau/forme, « pour alire n.5 octobre 1991, proposition, mot(s), représentation, image(s), nom, objet(s), autre nom, contours, signification, réalité, figures/précises/choses, figures/vagues/choses, Philippe Bootz/Jean-Marie Dutey, ou bien le contraire, et 1928.The box « Magritte » is named in reference to the Belgian painter, René Magritte. All of the images that are used in the program are images that Magritte created in his work “Les Mots et les Choses” which explores the relationship between things and words from 1929 during the surrealist movement. Next to the large table containing the 21 smaller boxes, there is a small table with the words “autres objets”. In that same corner, a third table is divided in 9 boxes with the word “clic”. When one clicks on one of the 18 words on the larger table, lines appear between the chosen word and other words on the screen. There is a variety of connections that are made, ranging from as low as 2 or 3 and going as high as 6 or 7. The lines that appear are all in different colors (red, green, blue, brown, yellow, pink, etc.) Sometimes, the connections between the words are not actually lines, but instead circles. After having clicked, one can click on the square at the corner. In relation to the number of connections in the larger table, the smaller table divided in 9 will show different colors correlating to the colors of the lines/circles. When the colors appear, one can click on a color which will proceed to a screen that shows the relationship between the original word chosen and one of the original images by Magritte. For example, when one clicks on “objet(s)”, there are 9 additional words that are connected to it, therefore there are 9 total colors on the table. When one choses one of these 9 colors, one sees the connection between “objet(s)” and the word to which the color links it to. In this case, red leads to “representation”. The screen that follows is the relation between an object and the idea of a representation. The screen shows two identical houses. The first house has “l’objet reel” written under it; the second house has “l’objet représenté”. At the top of the screen, there is a sentence: “tout tend à faire penser qu’il y a peu de relation entre un objet et ce qui le représente » (everything tends to lead to thinking that there is little relation between an object and that which it represents). All the relationships between the words are represented by images. All the images describe the idea of space, of representation, of vagueness and of interpretation.

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Les Mots et les Images est une œuvre par J.-M. Dutey publiée dans alire 5 en 1991. Au début, on trouve une grande boite divisé en 21 petits cadres. La majorité des petits cadres ont de mots ; sauf trois n’ont rien écrit. Là, il y a une idée de l’espace, que Dutey voudrait explorer selon une citation inclus dans l’œuvre : « (Dutey) voudrait que sa poésie explore les espaces qu’elle occupe et ceux qu’elle suggère ». Cette citation exprime un sentiment exploratoire parce qu’on doit cliquer sur l’un des mots pour que le programme lance. Si l’on ne clique rien, rien ne passe. L’œuvre est au lecteur d’explorer ou bien un peu ou bien tout. Cela semble comme de la prise, mais quand on clique sur un mot, ce n’est pas toujours le cas et on a de la déprise. Les mots qui sont dans les petits cadres sont : Magritte, tableau/forme, « pour alire n.5 octobre 1991, proposition, mot(s), représentation, image(s), nom, objet(s), autre nom, contours, signification, réalité, figures/précises/choses, figures/vagues/choses, Philippe Bootz/Jean-Marie Dutey, ou bien le contraire, et 1928. La boite « Magritte » est nommé pour le peintre belge, René Magritte. Toutes les images qui sont utilisé dans le programme sont d’images qu’il a créé dans son œuvre Les Mots et les Choses, qui explore le rapport entre les choses et les mots faite en 1929 pendant le mouvement surréaliste. A côté du grand cadre il y a un petit cadre avec « autres objets ». Dans le coin, un troisième cadre divisé en 9 se trouve avec le mot « clic ». Quand on clique sur l’un de ces 18 mots, on voit de lignes qui apparaissent entre le mot choisi et d’autres mots sur l’écran. Parfois il n’y a que deux ou trois liaison mais on peut aussi avoir six ou sept liaison Les lignes qui apparaissent sont dans de différents couleurs (rosse, vert, bleu, marron, jaune, rouge etc.) Parfois, les liaisons entres les mots ne sont pas de lignes mais de cercles. Après avoir cliqué, on peut cliquer dans le cadre au coin. Dépendant du nombre de liaisons, les petits cadres auront un couleur. Quand les couleurs apparaissent, on peut cliquer sur un et il montrera le rapport entre le mot qu’on a choisi au début avec l’un des images de Magritte. Par exemple, quand on clique sur « objet(s) », il y a neuf mots qui sont liés avec « objet(s) », donc neuf couleurs en totale. Quand on choisit l’un de ces neuf couleurs, on voit le rapport entre « objet(s) » et le mot encerclé par le couleur. Le rouge appartient à « représentation ». L’écran qui suit est le rapport entre un objet et l’idée d’une représentation. L’écran a deux maisons identiques. La première maison a « l’objet réel » écrit au-dessous ; la deuxième a « l’objet représenté ». En haut de l’écran, il y a une phrase : « tout tend à faire penser qu’il y a peu de relation entre un objet et ce qui le représente ». Tous les rapports entre les mots dans le cadre sont représentés par des images. Toutes les images décrivent cette idée de l’espace, de la représentation, du vague et de l’interprétation. (Source: Sergio Encinas)

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Nuit Noire is a creation by Dutey and Jane Sautiere (1997) published in alire 10. The work itself begins as what appears to be a dark night. The screen is completely black and dark. White text appears and falls slowly, and the words become clearer at the center of the page; then, the text disappears again. The text falls in groups, perhaps in strophes, but one must read the order of the lines, not the words, in reverse order because the work begins, in fact, with the last line of the poem and progresses towards the beginning. The second time, the poem begins at the bottom of the screen and moves up the screen rather than falling to the bottom. According to Philippe Bootz, the poem is a retrograde text. The work is also a metaphorical animation where the text moves, but the words themselves do not change. Here is the text (from the start to the end): Nuit noire, odeur de tubéreuses. Toussent les grenouilles toutes ensemble et toutes ensembles se taisent, pour de plus fluettes et de plus mystérieuses voix. Une radio qui chante l’opéra chinois peut-être, ou peut-être pas. Une palme métallique au-dessus de la tête fait osciller la moustiquaire laiteuse. Mais ni tangage ni roulis dans la jonque l'oreille dans l’oreiller trop mou entend crisser les insectes. Sur le mur bat le cœur du petit margouillat translucide et frais. The poem itself is a story that describes the details and elements of a dark night. The narrator perhaps is passing a dark night in nature and describing the sounds, the events, and his emotional experiences. The viewer sees the black screen and the white words in the work perhaps as a reflection of the night and of the light odor of the tubéreuses, which are white and fragrant flowers. The words appear crackled and unclear except for at the center of the screen, which could be a representation of the point of view of the narrator who is looking at the stars and the dark sky between branches of trees, making his view of the sky somewhat obstructed and crackled. Also, the center of the screen where the words are most clear could represent the moon that shines in the center of the stars. The poem describes the sounds of the frogs and a mysterious voice that is thought to be a radio. It mentions insects that chirp and the heart of the lizard that beats. It is the dark, black night that permits the accentuation of the other senses like hearing, touch, and smell. This work uses repetition and rhyme that suggest an erotic aspect. The vocabulary, however, is what suggests and truly defines the eroticism of a dark night.

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Nuit Noire est un œuvre de Dutey et Jane Sautiere (1997) publiée dans alire 10. L’œuvre commence comme une nuit noire. On voit un écran noir et sombre. Puis le texte blanc apparaît et tombe lentement et les mots deviennent plus clairs au centre de la page, puis le texte disparaît encore. Le texte tombe en groupe, peut-être dans des strophes, mais on doit lire l’ordre des lignes, pas des mots, à l’envers à cause du texte qui commence avec la dernière ligne du poème et progresse vers le début. La deuxième fois, le poème commence en bas et il monte sur écran plutôt que de tomber. Selon Philippe Bootz, le poème est un texte rétrograde. L’œuvre est une animation métaphorique où le texte bouge, mais les mots eux-mêmes ne changent pas. Voici le texte (du début à la fin) : Nuit noire, odeur de tubéreuses. Toussent les grenouilles toutes ensemble et toutes ensembles se taisent, pour de plus fluettes et de plus mystérieuses voix. Une radio qui chante l’opéra chinois peut-être, ou peut-être pas. Une palme métallique au-dessus de la tête fait osciller la moustiquaire laiteuse. Mais ni tangage ni roulis dans la jonque l'oreille dans l’oreiller trop mou entend crisser les insectes. Sur le mur bat le cœur du petit margouillat translucide et frais. Le poème est un conte qui décrit ce qui se passe dans une nuit noire. Le narrateur passe, on suppose, une nuit dans la nature et décrit les sons, les événements, et ses sentiments. Le lecteur voit l’écran noir et des mots blancs dans l’œuvre qui sont une réfection du noir de la nuit et de l’odeur des tubéreuses, des fleurs blanches et fragrantes. Les mots appariassent grésillants et flous sauf au centre de l’écran. Peut-être est-ce une représentation du point de vue du narrateur, qui regarde les étoiles entre des branches des arbres ? En plus, le centre qui est plus clair peut représenter la lune qui brille au centre des étoiles. Le poème décrit les sons des grenouilles et une voix mystérieuse qui est peut-être une radio. Il mentionne des insectes qui crissent et le cœur d’un petit lézard qui bat. C’est la nuit noire qui permet l’accentuation des autres sens, comme l’ouïe, le toucher et l’odorat. Cet œuvre utilise la répétition et, quelques fois, la rime qui peuvent suggérer un aspect peut-être érotique. En plus, le vocabulaire suggère l’érotisme d’une nuit sensuelle. (Source: Claire Ezekiel)

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“La Belle” is a kinetic poem created by Philippe Bootz in 1989. Published in the review alire 2, it was later transferred into the anthology Le salon de lecture électronique in 1994. The poem itself is a brief program that is presented in several parts. That is to say, the poem seems to be cut into strophes: a preliminary strophe that introduces the poem, a sequence of lines that appear and disappear quickly in the center of the screen that make up the second part of the poem, and the third strophe that is presented just after the first and second strophes. Yet, the third strophe changes a bit after the second strophe. Only the last line of the poem, “froid jusqu’au coeur,” is seen. This means of presenting the poem complicates the comprehension of its sense and thus creates a sentiment of distance from the poem. Moreover, the rapidity of the program is accentuated by the transfer software for technological reasons. Therefore, the feeling of isolation from the poem is augmented inadvertently by the software program. Despite all that, a meaning can be drawn from the poem so long as one knows how to slow down the program to be able to soak it in. By hitting the pause and enter key rapidly and in succession, the poem becomes decipherable. Once the poem is paused for long enough, it becomes discernable and its sense becomes easier to comprehend. However, cropping up rapidly and erratically behind the text of the second part of the poem is a mass of visual glitches that appear as pixelated and polychromatic cubes. These visual deformations make reading the poem almost impossible, especially at its original speed, which adds another element of detachment to the program. The meaning of this visual effect in the poem brings to mind the frigidness of the heart evoked in the line “froid jusqu’au Coeur”. These pixelated cubes are similar to ice crystalizing on glass. This image juxtaposed with the image of beauty in the rest of the poem suggests a sort of irony, perhaps. As for the theme of the poem, sexual and feminine imagery are evoked by a sense of criticized vanity. For example, the line “mes jambes affleurent l’air” suggests a sexual image of the female body. In this line, one can argue that it’s a woman (or the woman who is the subject of the poem) who speaks and comments on her sexualized body. She states, “mes jambes”, thus reinforcing the idea that she is criticizing her own image. But, it’s the line “comme ces lèvres ne savent que/ tourner la tête” that underlines the vain aspect of a beautiful woman’s image. Feminine beauty seems to come from the act of looking at, and perhaps even coveting, her body. Yet, the poem seems to criticize this vanity as well by ending the poem with the line “froid jusqu’au coeur”. This line elicits perhaps the inanity of the sexualization of a woman’s body, particularly by men. This indication of chauvinism is supported by the fact that the structure of the poem seems to symbolize the act of “checking out” a beautiful woman. One begins by looking at the legs and then raising one’s gaze to the “two fruits”, a symbol for a woman’s breasts. Finally, the gaze fixes on the head and the lips. Therefore, it’s a foot to head presentation of the female body, imitating the masculine habit of looking at a beautiful woman or of an observer who analyzes a statue that is “smooth/ of marble”. – written by Dakota Fidram

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« La belle » est un poème cinétique créé par Philippe Bootz en 1989. Publié dans la revue alire 2, il a été plus tard porté dans l’anthologie Le salon de lecture électronique en 1994. Le poème lui-même est un programme bref qui est présenté en quelques parties. C’est-à-dire, le poème semble être coupé en strophes : une strophe préliminaire qui introduit le poème, une séquence de vers qui s’apparaissent et disparaissent rapidement au centre de l’écran qui constituent la deuxième partie et une troisième strophe qui est présentée juste après la première et deuxième strophe. Pourtant, la troisième strophe se modifie un peu après la deuxième strophe. On ne voit que le dernier vers, « froid jusqu’au cœur ». Ce moyen de présenter le poème rend la compréhension de son sens difficile et donc crée un sentiment de déprise. En outre, la rapidité du programme est accentuée sur le portage à cause de raisons technologiques. Donc, le sentiment de déprise est augmenté par mégarde sur le portage. Malgré cela, on peut tirer un sens du poème, à condition que l’on sache comment ralentir le programme. Il faut taper sur les touches pause et entrée rapidement et à brefs intervalles pour que l’on puisse même voir les vers du poème. Une fois que le poème est mis sur pause, on peut commencer à lire le poème pour saisir son sens. Cependant, il existe dans le poème, derrière le texte dans le fond du poème, des déformations visuelles, qui prennent forme de cubes pixellisés et polychromes. Ces déformations rendent la lecture du poème presque impossible, ce qui ajoute un autre élément de déprise au programme. Le sens de cet effet visuel dans le poème fait penser de la froideur du cœur évoqué au vers « froid jusqu’à cœur ». Ces cubes pixélisés sont semblables au givre qui cristallise sur le verre. Cette image juxtaposée avec l’image de la beauté dans le reste du poème suggère une sorte d’ironie peut-être. Quant au thème du poème, une imagerie sexuelle et féminine évoque un sens de vanité critiquée. Par exemple, le vers « mes jambes affleurent l’air » suggère une image sexuelle du corps féminin. Dans ce vers on peut constater que c’est une femme (ou la femme qui est le sujet du poème) qui parle et fait un commentaire sur son corps sexualisé. Elle dit « mes jambes », donc renforçant l’idée qu’elle critique sa propre image. Mais, c’est le vers « comme ces lèvres ne savent que/ tourner la tête » qui souligne l’aspect vaniteux de l’image d’une belle femme. La beauté féminine semble venir de l’acte de regarder, et peut-être convoiter aussi, son corps. Pourtant, le poème semble critiquer cette vanité aussi en mettant fin au poème avec le vers « froid jusqu’au cœur ». Ce vers suscite peut-être la fadeur de la sexualisation du corps féminin, en particulier par les hommes. Cette indication du machisme est renforcée par le fait que la structure du poème parait symboliser l’acte de « mater » une belle femme. On commence par regarder les jambes et ensuite remonter le regard vers les « deux fruits », symboles des seins. Finalement, le regard se fixe sur la tête et les lèvres. Donc, c’est une présentation des pieds à la tête du corps féminin, imitant l’habitude masculine de regarder une belle femme ou d’un observateur qui analyse une statue « lisse/ en marbre ». – écrit par Dakota Fidram

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“L’où” by Philippe Bootz published first in 1990 in alire 3, is a work of animated poetry that has no images, that has no sounds, but that demands a strong engagement from the viewer only with the words on the screen. Being a transitory text where the text changes without interaction of the viewer, one sees firstly the word “que” and groups of letters, “aill” and “vaill” , that move, but that do not make complete words. Then, the letters form “vaill/que/aille” perhaps referencing the commonly used French phrase “vaille que vaille”, creating a syntactic animation where the text is in tension between the reading (and interpretation) of the text on the space of the screen and the reading of the text within the transitory development and evolution of the work. In a similar manner, the title follows this motif of a phrase that is not complete, but that represents something more important than the words alone. This work evokes the theme of shipwreck that is supported by a lexicon of words pertaining to water, or the ocean, and to destruction. The lyrical subject uses words like: “fluid”, “boiling”, “fog”, “coasts”, “rhythm of water”, and “reefs”, but also words like “tatters”, and “fragments”. The work follows the theme of destruction of the sea, and, one could say, “tells a story” of a ship lost at sea. From the text: l’errance de la voile/l’aller, le dire écueil l’arrime et le dire et rompt et l’arrime et l’errance il rompt comme du pain/pâte/pas et façonne jusqu’au rythme de l’eau The title “L’où” represents a phrase that is not complete but that shows the relationship between words and emptiness. The title appears in the work as: L’_____________où______________ The space between the two words suggests that there are aspects that lack. The words them-selves could represent the fragments that float in the emptiness of the sea, or the reef that broke the flat surface of the sea and caused the destruction. This theme of shipwreck is a reference to an idea presented in the book UN COUP DE DÉS JAMAIS N‘ABOLIRA LE HASARD by Stéphane Mallarmé. According to Mallarmé, poems are made of thoughts put onto a page. The words float in the space and create a relationship between the fragments of the thoughts and the emptiness that surrounds them. Like a boat completely destroyed by the sea, one seas the same fragments, the tatters, that float in the emptiness. Therefore, a poem is the result of a collision between a thought and the page that results in a scattering of words.

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« L’où » de Philippe Bootz a été publié d’abord en 1990 dans la revue alire 3 et c’est un œuvre de poésie animée qui n’a pas d’image, qui n’a pas de son, et qui demande un engagement fort de la part du lecteur avec les mots sur l’écran. Etant un texte transitoire où le texte change sans l’interaction du lecteur, on voit d'abord le mot « que » et des groupes de lettres comme « aill » et « vaill » qui bougent mais qui ne font pas de mots complets. Puis, les lettres forment « vaill/que/aille » qui font référence à la phrase « vaille que vaille » utilisée en français, et créant une animation syntaxique, c’est à dire le texte est en tension entre la lecture du texte sur l’espace de l’écran, et la lecture du texte dans le déroulement transitoire de l’œuvre. De la même façon, le titre suit ce motif d’une phrase qui n’est pas complète, mais qui représente une chose plus importante que les mots. Cette œuvre évoque le thème du naufrage, qui est supporté par le lexique de l’eau, ou de la mer, et de la destruction. Le sujet lyrique utilise des mots comme : « fluide », « bouillant », « brouillard », « côtes », « rythme de l’eau » et « écueil », mais aussi des mots comme « haillon » et « fragment de tout » . L’œuvre suit le thème de la destruction de la mer et, on peut dire, « raconte une histoire » d’un bateau perdu en mer. Du texte: l’errance de la voile/l’aller, le dire écueil l’arrime et le dire et rompt et l’arrime et l’errance il rompt comme du pain/pâte/pas et façonne jusqu’au rythme de l’eau Le titre L’où représente une phrase qui n’est pas complète mais qui montre la relation entre les mots et le vide. Le titre apparaît dans l’œuvre: L’_____________où____________ L’espace entre les deux mots suggère qu’il y a des aspects qui manquent. Les mots eux-mêmes peuvent représenter des fragments qui flottent sur le vide de la mer, ou l’écueil qui a cassé la surface plate de la mer et qui a causé la destruction. Ce thème du naufrage est une référence à une idée présentée dans le livre UN COUP DE DÉS JAMAIS N ‘ABOLIRA LE HASARD par Stéphane Mallarmé. Selon Mallarmé, les poèmes sont des pensées mises sur une page. Les mots flottent dans l’espace et créent une relation entre des fragments de la pensée et le vide qui les entoure. Comme un bateau complètement détruit par la mer, on voit des fragments, des haillons, qui flottent dans le vide. Alors, un poème est le résultat d’une collision entre la pensée et la page qui donne lieu à une dispersion des mots.

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Description (in English)

In 2008, Phillipe Bootz published a monograph version of Alire to commemorate the publication of his programmed poems that date to 1977-1978 (matrix poetry) and to 1988, the first version of Alire (0.1) that was presented in 1989 at the Centre Pompidou. In Alire 13, Bootz presents the unedited and difficult to find works.
One of the works that make part of this compilation is “Le Nouveau prépare l’ancien” which dates to 2001. At the beginning of this cinematographic poem, one hears the voice of a man that explains the instructions to navigating the program. It is not clear to whom the voice belongs, but it is present through the entire poem. A message on the screen informs the user that he may skip the intro by clicking on the screen. The voice then continues to give a description of the poem saying that one can click on the words of the poem to see what can happen. After this introduction, the poem begins with the images of hour glasses. At the same time, the same narrator talks about time and describes it as “the first friend of man”. The voice continues to explain the relationship between man and time. On the screen, the works “le nouveau… prépare… l’ancien”, the title of the poem, appear. With these words and images of hour glasses, one has the feeling of time and its effect on mankind due to time’s control of life. Shortly after, the screen is divided in two images. The image on the top half is still an hour glass; the image on the bottom is also an hour glass behind what appears to be a window as it rains. However, the rain in this situation is that of letters: o’s and n’s that fall as rain. In the corner of the bottom image one can find the word “ici” which may be interpreted as the letters falling on “here” or on “us”.
The narrator describes these letters that fall like the sand in the hour-glass. However, he recognizes the difference between the rain of the sand and the rain of the words because the words can take different forms. He continues with a comparison of the word “mot” and the word “temps”. He notices that one only needs to add an “s” to “mot” to make the word plural and describes it as funny. In the case of “temps”, it already has the “s” in the singular that would make it plural. This comparison is interesting because the narrator presents the idea that “temps” is singular, but at the same time plural in terms of spelling. There can be a single time, but it carries an effect over all lives, similar to the letters that fall on “us”. The metaphor of the rain of words is reinforced by the sound of a storm in the background. The voice describes the words as violent, but a violence that one wants to last a long time. At the end, the voice mentions death, since it is the result of time. Thus, one has the feeling that the goal of literature is to organize words in a way to escape death, the result of time. This last remark of the narrator towards time, one may interpret, as the message of the poem. The poet does not want to be forgotten; therefore he wants his literature to be read. Only the words and the forms they take can escape time and death, because the rest of us depend from the hour glass.

Description (in original language)

En 2008, Philippe Bootz a publié une version monographe du journal alire, pour l’anniversaire de la publication de ses poèmes programmés qui datent de 1977-1978 (poésie matricielle) et de 1988, la première version d’Alire (0.1) qui a été présenté en 1989 au Centre Pompidou. Dans Alire 13, Bootz nous présente des œuvres inédites ou difficilement trouvables.
L’une de ces œuvres qui fait partie du numéro est « Le Nouveau prépare l’ancien » qui date du 2001. Au début de ce poème cinétique, on entend la voix d’un homme qui explique les instructions pour faire marcher le programme. Il n’est pas clair à qui appartient la voix, mais la voix est présente pendant tout le poème. Un message indique au lecteur qu’il peut passer l’introduction simplement en cliquant sur l’écran. La voix donne une description du poème en disant qu’on peut cliquer sur les mots du poème pour voir ce qui peut arriver. Après cette introduction, le poème commence avec des images photographiques de sabliers. En même temps, un narrateur parle du temps et le décrit comme « le premier ami de l’homme ». La voix continue d’expliquer la relation du temps et de l’homme. Sur l’écran, on voit les mots « le nouveau…. prépare…. L’ancien » le titre du poème. Avec ces mots et les images des sabliers, on a le sentiment du temps et de son effet sur l’homme car c’est le temps qui contrôle et dirige la vie de l’homme. Puis, l’écran est divisé en deux images. L’image en haut est toujours un sablier ; l’image en bas est aussi un sablier derrière une fenêtre sur laquelle il pleut. Cependant, la pluie dans cette situation est une pluie de lettres ; il des o et de n tombent en bas de l’image comme de la pluie. Dans le coin de la deuxième image il y a un le mot « ici » ; donc les lettres tombent sur « ici », sur nous.
Le narrateur décrit les mots qui tombent comme le sable dans les sabliers. Cependant, il reconnait la différence entre la pluie du sable et la pluie des mots car les mots font de formes. Il continue avec une comparaison du mot « mot » et le mot « temps ». Il voit qu’on ne fait qu’ajouter le « s » à pour le rendre pluriel en disant que c’est marrant. Puis, il parle du mot « temps » qui est toujours avec un « s ». Cette comparaison est intéressante car le narrateur présente cette idée que le temps est singulier, mais à la fois pluriel en termes d’orthographe. Il peut y avoir un seul temps, mais le temps a un effet sur les vies de tous, comme les lettres qui tombent sur « ici ». La métaphore de la pluie de mot est renforcée par le son d’une tempête. La voix décrit les mots comme « violents », mais une violence que l’on veut qui durent pendant longtemps. A la fin, la voix mentionne la mort, car c’est le résultat du temps. Donc, on a le sens que le but de la littérature est d’organiser nos mots pour échapper à ce résultat du temps et exister pour toujours. Cette dernière exclamation du narrateur envers la mort, peut-être peut-on interpréter comme message qu’il veut transmettre. Le poète ne veut pas être oublié donc il veut que sa littérature soit toujours lue. Seuls les mots et les formes des mots (les œuvres) peuvent échapper au temps et à la mort, car pour le reste, nous dépendons du sablier.

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“En Réponse à la lampe” was published in the journal "alire n°6" for the first time in 1992. In 1996, it was ported. This animated poem gives an important amount of possibilities for reading thanks to the apparition and the disappearance of the various bribes. The poem moves on a black screen and the text is mostly printed in white. The text is made of some stable elements in time, which allows the reader to memorize a small amount of verses at a time. Some other verses on the other hand, appear and disappear as they please anywhere on the screen, making it difficult to construct a meaning, because of the transitory aspect of the poem. An esthetic of frustration appears, because when verses appear, they fade right away. However, the transitory aspect of the text allows a temporal reading, based on the reader’s memory. The printed text seems to be the following: « Des étoiles réduire l’infini à la taille du nôtre rendre sécable la lumière elle prolonge le geste /leur passé notre présent sur la terre comme au ciel un futur pas un présent » The word that is mobile and appears furtively is “le futur” (“the future”), which appears as though it was blinking, as though it was passing on the screen. Several words and expressions are also chromatically accented (words become red), or blurry. These words have a temporal connotation, “leur passé” (“their past”), “redonne un futur à la mort” (“give another meaning to death”), “pas un présent” (“not a present”) and “un futur” (“a future”). Once all the verses are on the screen, and that we try to reconstitute a meaning, the words fade away and several beams burst on the screen, like light beams, like a white, monochrome prism of light. Then, the text “pas un présent” appears on top of these beams. The end of the poem seems to be a dedication and the signature of the author. The poem was dedicated to Patrick Burgaud, who also is an author of digital literature and kinetic poetry. Finally, the date, the title and the name of the author appear and the poem ends. Meditating on the nature of the animated poem, the speed of the transitory poem, of the temporal theme suggested by the bribes and the light suggested by the title, one could easily deduct that the poem is a reflection and an illustration of time passing, the brevity of time but also on the fact that we cannot grasp our future the word “futur” fades away and passes several times). This theme goes hand in hand with animated poetry, because the furtive aspect of the verses echoes the furtive aspect of life.

Description (in original language)

« En réponse à la lampe » a été publié dans le journal « alire n°6 » pour la première fois en 1992. En 1996, un portage informatique a été réalisé. Ce poème animé donne une possibilité importante de lectures grâce à l’apparition et la disparition de nombreuses bribes. Le poème bouge sur un écran noir, et le texte est pour la plupart imprimé en blanc. Le poème est composé de quelques éléments plutôt stables dans le temps, qui permettent au lecteur de pouvoir mémoriser un très petit nombre de vers, puis d’autres éléments ou vers apparaissent et disparaissent à leur guise, n’importe où à l’écran, rendant difficile de remédier à un sens quelconque, à cause de l’aspect transitoire du poème. Une esthétique de la frustration surgit de ce poème car, au moment où les vers apparaissent, ils s’estompent aussitôt. Cependant, l’aspect transitoire du texte permet une lecture temporelle, basée sur la mémoire du lecteur. Le poème imprimable semble être celui-ci : « Des étoiles réduire l’infini à la taille du nôtre rendre sécable la lumière elle prolonge le geste /leur passé notre présent sur la terre comme au ciel un futur pas un présent » Le mot qui est mobile et qui apparaît de façon furtive est « le futur » qui apparaît comme s’il clignotait, puis comme s’il défilait à l’écran. Plusieurs mots et expressions sont également doués d’une accentuation chromatique (les mots deviennent rouges) ou ont un effet de flou. Ces mots ont une connotation temporelle « leur passé », « redonne un futur à la mort », « pas un présent » et « un futur ». Une fois que l’on a à l’écran presque tous les vers, et que l’on tente de construire une signification, les mots s’estompent et plusieurs faisceaux éclatent à l’écran, tels des faisceaux de lumières, comme un prisme de lumière monochrome, blanc. Puis le texte « pas un présent » apparaît. La fin du poème semble être une dédicace et une signature de l’auteur. Le poème a été dédié à Patrick Burgaud, également auteur de littérature numérique et poésie cinétique. Puis la date, le titre et l’auteur du poème apparaissent, et le poème prend fin. En méditant sur la nature du poème animé, la vitesse du poème transitoire, du thème temporel suggéré par les bribes et de la lumière suggéré par le titre, nous pouvons déduire que ce poème est une réflexion et une illustration du passage du temps, sur la brièveté du temps qui passe mais aussi sur le fait que l’on ne puisse pas saisir notre futur (le mot futur s’estompe et défile à plusieurs reprises). Ce thème correspond donc bien avec la poésie animé, car l’aspect furtif des vers du poème fait écho avec l’aspect furtif de la vie.

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Published in 2001 by Bluescreen, the pseudonym of the program’s creator, ExtraPhysicalWorld is a program found on the CD alire12, the twelfth installation of a review inspired by a cooperative of authors, including Phillipe Bootz. This collective that inspired Bluescreen was called L.A.I.R.E. (Lecture Art Innovation Recherche Écriture) and was created in October 1988. However, Bluescreen was part of another collective called Transitoire Observable, created in 2003. It is by means of the folders of the CD-ROM that the « site » ExtraPhysicalWorld is accessed. Normally, the sight could be opened via the internet. Yet as of September 2014, the site of ExtraPhysicalWorld no longer works. Thus, the program had to be accessed through the files of alire12. In any case, the program is characterized by several menus that provide information and various animations. The entry Écrits.txt in the menu includes an article written by Bluescreen in 2001 over the conceptualization of the extra-physical world. Écrits.txt also includes a glossary with numerous definitions such as those for the words univers, blobs and algorithme. It is in the menu Univers.exe where the « worlds » of the program are found. For example, in « Univers 01 : Blob unique au monde » the first « universe » can be seen inhabited by a blob that is in the form of a red cube. In this world, according to Bluescreen, the blobs are living beings and inhabitants. This blob appears to enlarge or approach the screen until it appears to fill it entirely. In « Univers 02 : Couple de Blobs (sic) Rouge » two blobs that behave similarly to the blob of univers 01 can be found, except they do not fill out the screen. With « Univers 03 : Couple partagé », three of these blobs enlarge or approach the screen, just as the blobs of univers 02, but one of the three blobs is larger than the other two. « Univers 04 : 5 Blobs Rouges » shows five blobs that are similar to the blobs in other universes. It is in « ETUDE 1 : Reproduction de Blob Rouge(1) » et « ETUDE 2 : Reproduction du Blob Rouge(2) » that one finds the first two universes but with changes to the behavior of the blobs. These blobs also appear and disappear, stretch and shrink. In truth, the reader does not know if these universes represent the text, or the literary side of the site, or if the paratext, i.e. the articles and the glossary in the menu under Écrits.txt, figures as the true text of the site. Moreover, one can suppose that Bluescreen was inspired by the notions of artificial life when he created his programs, and it is probable that this inspiration gave him the idea of representing this aspect of computing in a literary as well as numeric and electronic fashion. According to Bluescreem, the extra-physical world is “its own spatio-temporal dimension” that exists outside of the physical universe. Yet, the fact that the “universes” of the program are driven by a code that Bluescreen created himself complicates its comprehension since, if this code comes from the physical world, the artificial world is therefore rooted in the physical one.

Description (in original language)

Publié en 2001 par Bluescreen, le pseudonyme du créateur du programme, ExtraPhysicalWorld est un programme qui se trouve sur le CD alire12, la douzième publication d’une revue inspirée par une coopératif d’auteurs, y compris Phillipe Bootz. Ce collectif qui a inspiré BlueScreen s’appelait L.A.I.R.E, (Lecture Art Innovation Recherche Écriture) et a été créé en octobre 1988. Pourtant, Bluescreen a fait partie d'un autre collectif qui s'appelait Transitoire Observable, créé en 2003. C’est dans les fichiers du CD-ROM que l’on trouve le « site » d’ExtraPhysicalWorld (Les mondes extra-physiques). Normalement, on lançait le site en y accédant sur internet. Cependant, en septembre 2014, le site d’ExtraPhysicalWorld ne marche plus. Donc, il a fallu accéder au programme via les fichiers dans le CD d’alire12. En tout cas, le programme d’ExtraPhysicalWorld se caractérise par quelques menus qui fournissent des renseignements et des animations variés. L’entrée Écrits.txt du menu comprend un article écrit par Bluescreen en 2001 sur la conceptualisation du monde extra-physique. Écrits.txt comprend aussi un glossaire avec de nombreuses définitions telles que l’univers, les blobs et l’algorithme. C’est dans le menu Univers.exe que l’on trouve les « mondes » du programme. Par exemple, dans « Univers 01 : Blob unique au monde » on peut voir le premier « univers » habité par un blob qui prend forme d’un cube rouge. Dans ce monde, selon Bluescreen, les blobs sont des êtres vivants et les habitants. Ce blob semble grandir ou s’approcher de l’écran jusqu’à ce qu’il remplisse l’écran entier. Dans « Univers 02 : Couple de Blobs (sic) Rouge », on trouve deux blobs qui font comme le blob d’univers 01, si ce n’est qu’ils ne remplissent pas l’écran. Avec « Univers 03 : Couple partagé », trois de ces blobs grandissent ou s’approchent, juste come les blobs de l’univers 02, mais un des trois blobs est plus grand que les deux autres. « Univers 04 : 5 Blobs Rouges » montre cinq blobs qui sont similaires aux blobs dans autres univers. C’est dans « ETUDE 1 : Reproduction de Blob Rouge(1) » et « ETUDE 2 : Reproduction du Blob Rouge(2) » que l’on retrouve les deux premiers univers, mais avec des changements du comportement des blobs. Ces blobs-là apparaissent et disparaissent, s’étirent et rétrécissent. En vérité, le lecteur ne sait pas si ces "univers" représentent le texte, ou la cote littéraire du site, ou si le paratexte, c'est-à-dire les articles et le glossaire dans le menu Ecrits.txt, représente le vrai texte du site. De plus, on peut supposer que Bluescreen a été inspire par les notions de la vie artificielle quand il a créé ses programmes, et il est probable que cette inspiration lui a donné l'idée de représenter cet aspect de l'informatique d'une façon littéraire mais aussi numérique et électronique. Selon Bluescreen, le monde extra-physique est "sa propre dimension spatio-temporelle" qui existe en dehors de l'univers physique. Mais, le fait que les "univers" du programme sont dirigés par un code que Bluescreen a créé lui-même complique sa compréhension puisque, si ce code vient du monde physique, ce monde artificiel tire donc ses racines du monde physique.

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