Description (in original language)
A cause des changements des systèmes d'exploitation et des logiciel et l’évolution constante de la vitesse des ordinateurs, le dispositif numérique peut parfois affecter le projet artistique de l’auteur. Dans Tramway, cette instabilité du dispositif est metaphorisée sur la surface de l’écran, et elle est thématisée à travers la mise en relation entre une figure de manipulation avec les contextes média manipulables .
Dans ce travail, j'ai essayé de composer avec l’épaisseur temporelle étrange de certains événements. Dix ans plus tard, un événement dans ma vie a pris cette épaisseur paradoxale: Ma mère et moi avons dû faire un geste qui semble toujours si solennel et naturel dans les films : fermer les yeux de mon père qui venait de mourir. Ma mère l’a finalement fait, mais d'une manière que j’ai réussi à décrire une seule fois - aussi parce qu’elle a partiellement échoué. Cette scène était resté une plaie ouverte dans ma vie - comme un œil enflammé je n’arrive ni à fermer, ni à garder ouvert.
Après quelques clics exploratoires dans Tramway, un texte défilant apparaît: il décrit la scène traumatique. Sur la plupart des ordinateurs standard, il est possible de déchiffrer le texte. Mais le flux de mots deviendra indéchiffrable lorsqu’il sera sont affiché sur des ordinateurs plus puissants. Le « labilité » du dispositif est donc utilisée pour réfléchir sur l'oubli possible de cette scène. Le résultat de ce processus est à la fois rassurant et insupportable.
Tramway propose donc une deuxième définition du deuil et l'oubli, basé sur la persistance de la mémoire. Pop-ups "envahissent" l'écran. Le lecteur essaie de fermer ces fenêtres, mais d’autres continuent à surgir. Cinq fils narratifs tournent autour de l'événement traumatique, sans jamais le thématiser. Je voudrais que le lecteur éprouve, à travers ses interactions laborieuses, qu’aucune possibilité de manipulation ne lui permettra d’achever le geste de la scène traumatique.